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Marqueterie

De la ligne claire à la marqueterie

Une multitude de marqueteries sur Tintin sont présentées sur les marchés de Madagascar. Ostensiblement. Dans les grandes villes comme chez les boutiquiers de la cambrousse. Des "cadres" à mettre au mur, des couvercles de "boîtes à secret", des plateaux de table et même des coffres-bahuts. Des reproductions de couvertures de vrais albums, ou de Tintin imaginaires dans un décor typiquement malgache… Du travail pour des dizaines d'artisans, le gagne-pain de milliers marchands.

 

D'où vient ? Depuis quand ? De quel droit ?

- Vous Européens, vous avez concédé que le père de Tintin fut à l'origine simplement un compagnon de route de l'extrême droite belge. Pour les observateurs malgaches contemporains de gauche, il appartenait à l'intelligentsia fasciste de l'Ancien continent.

Sur quoi reposez-vous cette affirmation ?

- Tintin au Pays de Soviets est une diatribe d'une virulence inouïe, une agression de l'honnêteté intellectuelle ou à tout le moins du devoir d'objectivé, contre le communisme. Et partant, nous l'avons ressenti comme une apologie la justification du colonialisme. Tintin au Congo est un autre exemple d'un regard péjoratif inadmissible sur les "petits nègres".

Et quel rapport avec la marqueterie malgache ?

- La marqueterie est un art bien spécifique malgache, tout de méticulosité et utilisant des essences ligneuses endogènes. Et l'art, sauf dans des régimes politiques totalitaires, a toujours été toléré comme un vecteur contre les idées dominantes. On ne peut pas dire que l'Histoire retiendra le fascisme et le colonialisme comme des modèles de moralité politique.

Et cette liberté des Malgaches, une sorte de passe-droit au copyright de l'image de Tintin ?

- Elle a toujours représenté Tintin dans un cadre bon enfant, ou exprimant des idées indiscutablement correctes. Cette liberté remonterait à l'époque des premiers mouvements autochtones contre la colonisation. Les intellectuels malgaches auraient obtenu ce que vous appelez une sorte de "passe-droit" de la part de l'auteur de Tintin. Il aurait reconnu que son discours ait pu être considéré au départ comme ambigu et, notre île se trouvant, comme aujourd'hui encore, dans la terra incognita, il aurait fermé les yeux sur une sorte d'exception malgache.

Beaucoup de conditionnels… Sur quoi vous appuyez vous ?

- Premièrement, depuis des décennies, le fait est là. Et un fait vaut un lord maire. La vérité est qu'à une époque, des conversations auraient eu lieu entre des missionnaires et le père de Tintin. L'auteur dessinateur de la BD était sociologiquement un grand catholique. Il aurait accepté de fermer les yeux, à condition que ce ne soit pas son innovation technique professionnelle, la "ligne claire", qui soit appliquée à ses personnages. C'était ouvrir le champ à la marqueterie…

Toujours des conditionnels…

- Dès qu'il y a interventions informelles de l'Église, on est dans le domaine du secret. Inutile d'essayer de lever le voile. Et seul le résultat compte. Madagascar profite d'une sorte de légitimité jamais contestée. Ses artistes travaillent la tête haute.

 

Tananarive (Antananarivo), le 19 février 2012

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Plateaux

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